Rendez vous est donné à un couple d'amis néophytes qui embarquera avec moi pour l'aller.
Peu de vent, mais nous nous déhalons quand même et ferons la route en à peine plus d'une heure et demie.
Après être passé devant le port de la madrague, nous avons contourné l'île de la Redone (Redoun en provençal), et même s'il existe un mince passage entre la Longue et la Ratonnière que j'adore pratiquer, nous contournerons la Ratonnière parce que le vent se lève un peu et que sa direction Sud Sud Ouest nous est plus favorable. La passe se fera au retour.
Didier se paie un plongeon derrière le bateau et une petite "traction", agrippé à l'aussière qui traîne derrière le bateau, dans une eau à 25°C, impactant très largement le peu de vitesse que nous étalons.
Passage devant les magnifiques falaises d'Escampobariou (qui signifie en provençal : les barils par dessus bord... C'est dire que l'endroit peut être très agité, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui) ou nous avons coupé trois fois notre sillage, pour couper toute attache avec l'histoire du bateau... çà y est : Calipapatte est désormais ton nom légitime !
Arrivé en avance au port du Niel (ou plutôt : la cérémonie ayant pris du retard !!), nous mouillons et profitons largement de la température agréable de l'eau.
Pour la fête de la St Pierre, le capelan (curé) embarque sur un bateau et la farandole de bateau qui sillonne en tout sens vient tour à tour se faire bénir par le saint homme. Pas facile de manoeuvrer à la voile dans cet espace confiné, mais le spectacle en vaut la chandelle. Voilà ce que l'on y croise :
Mon ami Cyril avec son beau Lulu, pointu de 1936, parfaitement entretenu, gréé pour l'occasion et joliment pavoisé :
La Tartane des arbanais en premier plan et en second plan, un très beau pointu qui aura aussi fait toutes ses manoeuvres à la voile :
La cérémonie ne dure pas très longtemps et en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, tout le monde est à nouveau au petit port, que nous rejoindrons nous aussi.
Après une copieuse bouillabaisse chez mon ami qui habite à deux pas, je changerai d'équipage pour le retour, recupérant ma femme qui nous a rejoint et naviguant avec Cyril que nous suivons de loin.
Rendez vous est donné sous le vent de la Longue pour un apéro amélioré à 7 adultes et 2 enfants dans le cockpit de Calipapatte ! Sans trop se bousculer non plus...
Le bonheur pour Lysa, 3 ans et demi qui prends déjà ses marques pour la prochaine.
En bilan, une journée particulièrement réussie, mais qui aurait mérité quelques noeuds supplémentaires pour les navigations...
Je crois qu'on va remettre çà ce week end autour de Porquerolles.
Laurent "Calipapatte"
Je poursuis donc mon chemin en longeant au plus près la baie de St Suliac, puis cap sur Pongrolay, avec dans l'idée de revenir après, plein travers pour approcher les vestiges du camp romain (qu'on voit très bien, près de 'Les Bagais')
Dans le mouillage de Pongrolay, je vois de suite un autre copain ("Josea") !
Mon oeil exercé a remarqué deux petites modifs intéressantes... Je vous en reparlerais plus tard ! Sinon, même manip que pour "Stitch" !
La suite de mon parcours s'est un peu compliqué...
Plein de bateaux en régate... là pas facile de faire le choix de la route pour embêter le moins de monde possible...
Solution 1 : je reste sur les côtés. Le problème est que je risque de contraindre des équipages à virer plus tôt du fait de la proximité des côtes.
Solution 2 : je reste au milieu, au moins mes intentions seront plus claires, je pourrais me dérouter franchement pour montrer que je les laisse passer... Donc exit le rase-cailloux un petit moment... (ainsi que le camp romain)
Je rencontre même un First18 en régate (2 équipiers), je leur hèle un "bon bateau, hein !" , la réponse était "couci-couça". Bon, c'était pas si mal que ça, car j'ai vu un Melge 24 à la traine derrière eux... (enfin ça dépend comment a été donné le départ...)
Puis, je continue doucement vers le 'Port St Hubert', en plein vent arrière... c'est marrant, c'est en publiant cette photo que je réalise que ma GV avait trop de tension de bordure et de guindant... ça me semblait moins grave lors de la nav'
Un vue de derrière des deux ponts... (ne pas oublier de baisser la tête en passant dessous)
La suite très classique, je longe les mouillages en direction du bassin à flot de Plouer sur Rance...
et hop encore un autre ("Andreas") ... mais celui-ci est à vendre... allez un peu de pub pour lui !
Il est maintenant proche de 19h, et je me laisse glisser en direction de Pleudihen et la cale de Mordreuc (à visiter rien que pour son célèbre phoque sédentaire!)... J'ai maintenant le choix... soit je passe l'écluse du chatelier pour dormir à Dinan et je remonte demain l'estuaire, soit je remonte tout de suite. La météo pour demain n'est pas bonne, et je n'ai pas envie de me faire rincer dans le froid et la grisaille (quand on a navigué une après midi au soleil... c'est un détail important !)
Je décide donc de remonter, quite à arriver de nuit au mouillage ... le temps de m'habiller un peu plus pour les bords de près ... et c'est parti...
J'enchaîne donc les virements, et je redoute comme d'habitude le passage sous les ponts. Le vent s'y accélère dans ce goulet naturel, et il faut toujours plus border à cet endroit pour éviter de trop gîter et dériver.
Et évidemment, qui je rencontre sous les ponts ??? Les bateaux de tout à l'heure... juste une petite cinquantaine qui déboulent sous spi... cette fois-ci, vu la direction du vent, ils peuvent manoeuvrer sans risquer l'empannage, donc j'y vais franchement en rasant les côtés pour minimiser le nombre de bords. Désolé pour le récit, mais l'appareil photo qui occupait ma main gauche a été (utilement) remplacé par la manivelle de winch !
Ensuite petite remontée tranquille sur des bords plus longs devant St Suliac, ce qui m'a permis d'aller chercher les caouettes et une petite bière pour l'apéro !
Remontée vers la Jouvente, toujours en zigzagant dans les mouillages... et puis un bruit suspect m'a fait peur... comme une déchirure dans ma voile ! non finalement rien... tout parait bien... Quelques minutes plus tard, rebelote, mais voici ce que j'ai vu...
En fait je suis passé juste à côté au moment où ils gonfflaient leurs ballons. J'y connais pas grand chose, mais ça me parait un peu osé de décoller à cette heure là, quand même, car il doit pas être loin de 21h.
Arrivée au mouillage de Quelmer et petite collation comme je les aime !
Et en prime, un autoportrait du matelot un petit peu naze, mais bien heureux !
Pour clore cette histoire, et ça me fait rigoler en l'écrivant... j'ai passé une nuit horrible... en effet, j'ai trouvé le couchage particulièrement dur ! En fait, avec le recul, je pense que c'était la première fois que j'y couchais ... 'sobre'. Les autres fois, mon état un peu éméché a dû largement compenser l'inconfort...
Fin de l'aventure dimanche matin sous la pluie... et retour satisfait d'une belle journée...
En espérant que mon histoire vous motive à partager les vôtres !
Florent